Ce vendredi 2 juillet à 10 h 30, ils seront nombreux au rocher de la lutte, sur le boulevard Jean-Jaurès à Carcassonne avant d’être reçus en préfecture.
Avec cette manifestation départementale, les artisans du bâtiment comptent exprimer leur rejet du statut d’auto-entrepreneur, « scandaleux » selon Patrick Issaly, président de la Capeb. « L’artisanat est soumis à des contraintes, avec des qualifications, des assurances. Et on nous invente un statut libéré de ces mêmes contraintes. » A ses côtés, Pierrette Canizares, présidente de la CNATP, acquiesce et livre la preuve par les chiffres de cette « concurrence déloyale : sur les piscines, l’assainissement, les terrassements, ces gens-là arrivent en bradant les prix jusqu’à - 70 %. ».
Des devis au rabais contre lesquels les artisans ne peuvent évidemment pas lutter, n’ayant absolument pas les mêmes obligations fiscales que les auto-entrepreneurs !
Sur tout le territoire français, déjà 41 603 auto-entrepreneurs sont recensés dans le domaine du bâtiment. Et parmi eux, seulement 36 % déclarant un chiffre d’affaires, avec une moyenne mensuelle de 1 233 € : « Soit ce statut est un traquenard et toutes ces personnes vont se retrouver encore plus précarisées. Soit la machine tourne à plein régime... », déduit Patrick Issaly, en évoquant le spectre d’un travail au noir déguisé, qui devait pourtant être atténué par l’effet auto-entreprise selon le gouvernement !
Persuadés que les artisans « ne pourront pas tenir longtemps » à ce rythme, les deux chambres demandent donc un réaménagement du statut : « Qu’il soit limité à un an, avec une obligation de formation. Et ensuite, que si aucune activité n’est constatée, ils soient radiés : car on n’est alors plus sur un profil d’auto-entrepreneur, mais de bricoleur. Une demande qui sera formulée en préfecture, lors d’une entrevue où les artisans évoqueront également la remise en cause de la TVA à 5,5 %, vécue comme une provocation ».